Comment réussir sa séance de qualifications et sa course quand on manque de repères ? C’est le défi auquel j’ai été soumis ce week-end. Je m’explique : samedi matin mes deux FP n’ont pas fait long feu. La première s’est interrompue au bout de 3 minutes suite à la casse du roulement de ma boîte de vitesse. Tandis que la seconde a duré à peine plus longtemps à cause de l’avarie de mon turbo. Or quand on sait l’importance de ces essais dans la performance finale, chacun peut deviner les sentiments qui m’animaient. A la fois de la déception et aussi de la lucidité car j’avais conscience que la possibilité d’une qualification pour la Q2 et l’obtention de points lors des deux courses du dimanche s’éloignait (irrémédiablement ?). Autrement dit la perspective d’un week-end pourri se profilait…

Une Q1 (malheureusement) sans surprise

Sans surprise, n’ayant pas suffisamment pratiqué la piste ma Q1 a beaucoup ressemblé à une FP en décalé. C’est-à-dire que j’ai passé une grande partie de mon temps a recherché mes limites alors que les autres les connaissaient déjà. Résultats ? Déficitaire en rythme et en agressivité je n’ai pu obtenir mieux que la 14ème place. La logique voulant que la performance en FP détermine, à la manière de dominos, celle des qualifications puis celle de la course allait-elle être respectée ?

Je défie la logique

Avant le début de la course 1, l’équipe et moi avons fait le choix de pneumatiques pluie. Un choix justifié par les conditions météo. Le moment venu, je prends donc place en 13ème position sur la grille suite à la disqualification d’un adversaire. Malgré une procédure de départ très moyenne, je remonte huit concurrents et parviens à me hisser en cinquième place… En deux tours à peine ! Alors que le podium est vraiment à porter de main, le commissaire de course m’inflige une pénalité… Pour un mauvais placement de cinq centimètres sur la ligne de départ ! Au lieu de me laisser envahir par la colère, je décide de me battre pour refaire mon retard coûte que coûte. Gonflé à bloc je parviens, dans des conditions dantesques, à me défaire de quatre concurrents pour finir huitième et entrer dans les points. A l’issue de cette première course j’étais à la fois frustré d’avoir loupé le podium et fier de la force mentale manifestée et de la pertinence de nos choix de pneumatiques.

C’est avec le même état d’esprit conquérant que j’aborde la Q2. Parti quatorzième cette fois-ci, je démarre encore de façon poussive mais parviens m’installer en dixième position au bout de deux virages. Sous la pluie les attaques fusent de toutes parts. Les tentatives de dépassement aussi. Sentant que je peux obtenir mieux que cette dixième position, j’insiste. J’insiste tellement que ma voiture finit en tête queue. Désormais dernier je me retrouve un peu dans la configuration de la course 1 : m’armer de résilience pour refaire mon retard. Chaque voiture devant moi doit être dépassée c’est la mission que je me fixe. En définitive j’en rattraperai six et finirai 12ème.

Faire de l’Hungaroring la course fondatrice de ma saison serait une erreur. Les conditions étaient particulières et les imprévus systématiques. En revanche ce week-end m’apporte la confirmation qu’en dehors d’une voiture compétitive, ma résilience et ma volonté sont mes meilleurs atouts. Grâce à elles, j’ai défié la logique !