Le Bastiais, pilote de l’équipe Campos Racing, est le benjamin de ce Championnat du monde. Après le kart et la monoplace, à 20 ans, il découvre le sport de haut-niveau, avec ses moments de bonheur et ses doutes
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J’ai aimé la course automobile, je crois quand j’ai joué… à Mario Kart, avec mon père !  » Sous sa casquette, John Filippi, 20 ans, esquisse un sourire à ce souvenir. Souvenir d’un enfant qu’il n’est plus, lui, le pilote semi-professionnel, engagé cette année dans le World Touring Car Championship (championnat du monde des voitures de tourisme) au sein de l’équipe catalane Campos.

Un championnat en douze courses (il en reste quatre), de l’Argentine, au Qatar, en passant par la France et son circuit Paul Ricard. Un championnat avec 24 pilotes, parmi lesquels, on retrouve Sébastien Loeb, Gabriel Tarquini, Jose Maria Lopez (leader pour l’instant avec 322 points )…

 » Quand j’ai gagné le championnat monoplace en karting, la question s’est posée de mon avenir, explique John. Soit je restais dans cette discipline pour espérer aller en F1. Soit j’allais en WTCC… En F1, de ma génération, habituellement, il n’y a qu’un seul pilote. Aujourd’hui il y en a déjà trois. J’ai donc choisi le WTCC après discussions avec mes sponsors et aussi l’équipe Campos.  »

Au volant d’une Chevrolet Cruze, il est évidemment à la lutte avec les autres pilotes de l’équipe mais aussi avec les pilotes officiels des grosses écuries : Citroën, Lada et Honda. Pour lui, la grosse différence, est que la saison est payée par ses sponsors. Pas par l’équipe.

 » J’ai fait une faute bête, je me suis crashé  »

Le WTCC se déroule un peu comme la F1, avec ses qualifications, ses essais. La course, elle même, se déroule en deux parties, de 30 minutes chacune. Intenses, stressantes, bruyantes, violentes.  » Je suis plutôt bon dans mes départs, j’attaque, j’ai vraiment envie. Après, il faut que je gagne en expérience. En Argentine, pour ma première course, en mars, on a essayé de mettre la pression sur Citroën et puis j’ai fait une faute bête, je me suis crashé, j’ai eu un accident, en entraînant un autre pilote… C’était dans la première manche, donc, comme ma voiture était abîmée, je n’ai pas pu faire la deuxième. Et puis je me suis excusé auprès du pilote professionnel que j’ai percuté. Il m’a dit qu’il comprenait, qu’il était comme moi à l’époque…  »

C’est l’apprentissage. John a des capacités mais il tombe dans un monde de sportifs de haut niveau. Des cadeaux, on ne lui en fait pas. Les quatre mécanos de l’équipe, l’ingénieur et le team manager qui s’occupent de lui font tout ce qu’ils peuvent. Mais c’est une compétition internationale, aux gros enjeux. Il doit se sortir les tripes pour prouver qu’il mérite sa place. C’est ce qu’il fait, dès la course suivante, au Maroc, accrochant la 8e place et marquant ses quatre premiers points. En mai, il récidive, finissant à la 10e place sur le mythique circuit du Nürburging. L’enfant de l’école du Centre savoure.